(Granby) La directrice de l’école Tendanse n’en revient pas. Pour la deuxième fois en autant d’années, une de ses troupes participera au World Hip Hop Dance Championship. L’an dernier, T.EENAGERS a ramené l’or de Las Vegas dans la catégorie junior. Cette fois, ce sera au tour de T.ACOS de faire partie des équipes canadiennes à ces «Olympiques de la danse » qui se tiendront à Phoenix, en Arizona. D’ici là, les jeunes danseuses passeront un été chaud.
Les membres de T.ACOS
« Ça a été un long processus. Un moment donné, je n’y croyais plus », lance Geneviève Gallant, directrice de Tendanse. Elle qui est aussi entraîneuse et chorégraphe, se souvient très bien des premières années d’existence de son école. Faire sa place dans le grand monde des compétitions n’a pas été de tout repos. Pour adapter sa formule, elle s’est rendue sur les lieux de prestigieuses compétitions pour saisir tout ce que cela comporte. « Ça fait peut-être huit ans qu’on est en processus pour accéder à ce genre de compétition (internationale) », affirme-t-elle.
Et sa formule s’améliore toujours depuis. Il lui a fallu, par exemple, travailler pendant quatre ans avec la troupe T.EENAGERS pour qu’elle se forge une place dans le cadre de compétitions internationales. Comme la voie était tracée, il en aura fallu que deux à T.ACOS pour atteindre le même but.
« Aujourd’hui, je capote ! , lance Mme Gallant. J’en reviens pas ! »
L’an dernier, la troupe T.EENAGERS remportait l’or dans la catégorie junior durant cet événement qui se veut la plus importante compétition de danse hip hop au monde. D’y retourner cette année avec sa troupe junior est tout un cadeau pour Geneviève Gallant.
Pour accéder au volet international, T.ACOS devait d’abord se classer lors de la compétition régionale, puis nationale. La troupe a terminé deuxième au volet national, à Ottawa le 3 juin dernier. Elle est d’ailleurs la seule équipe québécoise a avoir obtenu son laissez-passer pour la grande compétition qui se tiendra du 7 au 12 août à Phoenix. Les deux autres équipes du Canada qui auront la chance de participer viennent de Vancouver.
« Les filles, je ne sais pas pourquoi, quand on les voit, on tombe en amour avec elles », souligne l’entraîneuse en tentant d’expliquer le phénomène T.ACOS.
« Elles dégagent quelque chose… Le costume, le nom et, chorégraphiquement aussi, elles sont super bonnes!» Selon elle, chaque fois que T.ACOS se présente en compétition, «les gens s’en souviennent. »
Beaucoup de travail attend toutefois la troupe d’ici le mois d’août. Celle-ci devra se démarquer parmi les meilleures équipes de
50 pays. L’entraîneuse, qui pourra compter sur l’appui d’Annie Gaucher pour l’assister, mise donc sur le perfectionnement de sa chorégraphie jusqu’au jour J. Geneviève Gallant devra toutefois travailler différemment, puisque les filles de T.ACOS ont entre 8 et 10 ans, alors que celles de T.EENAGERS, l’an dernier, avaient 12 ans.
« Je suis excitée, se réjouit l’entraîneuse. Je ne pensais pas revivre ça. L’an passé, c’était un exploit, et là, on recommence ! »
« Les filles ont travaillé fort, insiste-t-elle en terminant. Elles le méritent. »
Les soeurs Rufiange
Parmi les membres de T.ACOS, on retrouve Maé-Lee Rufiange,
11 ans. Sa grande soeur Kiliane, 13 ans, est revenue l’an dernier de Las Vegas avec une médaille d’or autour du cou.
« Je suis très fière d’elles. C’est plus grand que nature », témoigne d’ailleurs la mère des jeunes danseuses, Anaïk Fortin.
« Kiliane est championne du monde, et ma plus petite a la chance de participer à la même compétition cette année. C’est vraiment un exploit. »
Jamais la maman ne s’attendait à un tel dénouement lorsqu’elle a inscrit ses filles à l’école Tendanse, il y a cinq ans. « Je pensais que c’était pour être un loisir seulement, souligne-t-elle en riant. Je voulais que mes enfants soient occupées et qu’elles aient une discipline. C’est allé plus loin que ça ! »
Car au-delà de leur participation au World Hip Hop Dance Championship, rappelons que les soeurs Rufiange ont eu la chance de danser avec Justin Bieber, en décembre 2016, lors du passage du chanteur à Ottawa.
« Je suis vraiment contente de faire ce que ma soeur a déjà fait », témoigne Maé-Lee en parlant du championnat mondial. D’ailleurs, la jeune fille dit ne vivre aucune compétition avec sa soeur championne du monde.
« Je suis vraiment confiante qu’on se rende en finale, poursuit-elle. J’aimerais ça qu’on soit dans le top 3. »
Kiliane, de son côté, conserve de beaux souvenirs de l’exploit de T.EENAGERS l’an dernier.
« Ce qui m’a marquée, c’est de voir tous les pays du monde performer à la même place, se rappelle-t-elle. C’est impressionnant. C’est énorme ! »
Si Maé-Lee fait preuve de maturité en avouant ne pas vouloir compétitionner avec sa soeur, Kiliane témoigne aussi d’une grande sagesse dans les conseils qu’elle donne à sa cadette. « Je lui conseille de travailler fort, insiste-t-elle. De ne jamais lâcher. De toujours vouloir réussir en danse. D’avoir confiance en elle et, surtout, de toujours avoir du plaisir à danser. »
Beaucoup de travail attend Maé-Lee et ses camarades de T.ACOS, mais cela ne lui fait pas peur. « Je suis prête ! », tranche-
t-elle. Samuel Leblanc